C’était MARGE OU CRÈVE !

Cette année, Dessinez Créez Liberté a souhaité mettre l’accent sur la création dans ses actions. Marge, le collectif de jeunes dessinateurs et dessinatrices, est né en novembre 2021. Au fur et à mesure du temps et assez rapidement soyons honnêtes, voyant ses membres s’additionner, publiant des dessins à foison et à l’initiative de beaucoup d’idées, il est venu à l’esprit de l’équipe de monter un projet commun. Le dimanche 26 juin 2022 a eu lieu le premier festival de dessin de presse de DCL et du collectif Marge ! C’est dans le cadre d’une exposition sur les 50 ans de la naissance du journal satirique La Gueule Ouverte à La REcyclerie (Paris 18e) que le festival Marge ou Crève ! s’est tenu. Ainsi, le festival avait pour thématiques l’engagement, l’écologie et bien évidemment, le dessin de presse. 

Le défi était de taille : réunir des publics d’initiés, de partenaires, de jeunes, de moins jeunes, de très jeunes même, d’amis, de collègues, d’institutionnels, de badauds, bref, tous types de publics, tous ensemble sur une après-midi pour célébrer le dessin de presse et la création artistique, et boucler un petit journal satirique et écolo’

Marge ou Crève ! avait de quoi satisfaire tout le monde ! Sur une après-midi donc, de 14h à 19h, toute l’équipe de DCL et les membres de Marge se sont mobilisés pour proposer tout un tas d’animations, d’ateliers et de tables-rondes. Basée sur les anciens rails de la Petite Ceinture, la Petite Scène du festival a lancé la journée en présentant le programme de celle-ci et en expliquant l’exposition « Jeunes Pousses, Tuteurs et Mauvaises Herbes », exposition mettant en dialogue des dessins de professionnels avec des dessins réalisés par le collectif, qui restera d’ailleurs accrochée jusqu’au 28 août. 

15h marque le début d’une série de trois tables-rondes rondement menées par la flamboyante Agathe André. La première « Satire et Écologie » avait pour intervenant le journaliste de Charlie Fabrice Nicolino venue parler de ses combats et qui a aussi très gentiment donné une interview au petit journal du festival, à retrouver en intégralité sur le site ici. La deuxième table-ronde, « Dessinateurs de presse, du pas de côté à l’engagement » fut tout autant un succès. Elle réunissait Juin, dessinateur de presse à Charlie Hebdo, Le Meur, dessinatrice à Franc Tireur et Udine qui pige à Charlie depuis son foudroyant succès au Prix Charlie 22. L’idée était de faire rencontrer des dessinateurs de presse avec un public non-initié, qui s’est trouvé être très curieux à l’égard de cette bizarrerie de métier ! Enfin, la troisième table-ronde demandait au départ aux participants si dans une logique écologique il fallait imprimer ou laisser en ligne le petit journal du festival. « Papier ou numérique ? » donc, prétexte pour aborder les enjeux écologiques du monde du numérique avec Florent Souillot, Lise Breteau et Cyril Bosc

Ce dernier d’ailleurs est un grand collectionneur et archiviste de revues et journaux satiriques, et a acquiescé avec joie lorsqu’il lui a été demandé de venir montrer aux festivaliers ses archives et trésors. Les gens ont pu donc profiter d’une toute petite partie de la collection de Bosc et se rendre compte à cette occasion que certains combats d’hier sont toujours d’actualité aujourd’hui. Tragique ! 

La maison d’édition L’Échappée avec Jacques Baujard de Quilombo s’est fait voisine des Échappés et de Zélium était aussi au rendez-vous, pour proposer aux joyeux badauds une série de références pour penser l’engagement pour le climat et surtout pour mettre à l’honneur le dessin satirique. 

Cette mise à l’honneur s’est aussi traduite par des joutes acharnées entre les dessinateurs du collectif Marge ! Battle de dessins ou Tac au Tac, le principe était de confronter deux dessinateurs ou dessinatrices sur des thèmes contraints pour qu’ils dessinent en direct devant un public fasciné de voir les traits se faire et les idées fusées. Le premier duel opposait Céèf et Pako, le second Udine et le Meur et les curieux ne furent pas déçus. La Petite Scène, coiffée d’un tableau sur lequel les dessinateurs œuvraient n’a pas juste accueillit des Tac au Tac : Grimb et Lodi ont présenté aux gens en introduction du festival une petite méthode pour réaliser un dessin de presse. Tuti, le dessinateur lyonnais du groupe a expliqué un peu plus tard comment il en est venu à créer Chantal, son personnage de bédé, une orang-outan qui se présente aux élections pour défendre les forêts. C’est aussi sur cette petite scène qu’ont été annoncé les résultats des votes pour le choix de la une du journal par le public ainsi que les textes sélectionnés pour les « Balance ta Bulle » du journal. 

18h30, le journal était presque prêt. Après quelques ajouts de dernières minutes de dessins du public, le PDF a été mis sur une précieuse clé USB et l’équipe est partie en hâte l’imprimer dans un magasin de téléphonie qui avait en ses lieux le saint Graal pour conclure cette journée folle : une imprimante A3. Quelques temps plus tard, la Petite Scène a pu accueillir son dernier coup d’éclat : le journal y a été présenté, numéroté et distribué aux courageux festivaliers qui ont décidé de rester jusqu’au bout. Les 100 exemplaires de cette petite feuille de chou sont partis en un claquement de doigts ! Puis est venu le moment pour que tout le monde, festivaliers, membres du collectif et de l’association, proches et partenaires, ensemble célèbrent autour d’un pot bien mérité cette longue journée qui avait pour objectif de célébrer une chose : le dessin de presse. À l’année prochaine ! 

Dessinez Créez Liberté et Marge remercient tous leurs partenaires institutionnels.