L'ASSOCIATION

QU’EST-CE QU’UN DESSIN DE PRESSE ?

Le dessin de presse est un genre. C’est la représentation graphique d’un évènement de l’actualité par un observateur à la fois artiste et journaliste sur un support d’information (presse écrite, média web, publication spécialisée…) qui use de créativité éditoriale et d’invention graphique. Le dessin de presse témoigne d’un regard personnel du dessinateur sur l’actualité. C’est donc toujours une interprétation et un discours subjectif qui invite à porter un regard différent sur un ou plusieurs évènements.

Dessins de Riss, Biche, Juin... ©Dessinez Créez Liberté

QUELLES SONT LES FORMES DU DESSIN DE PRESSE ?

QU'EST-CE QU'UN DESSIN SATIRIQUE, UNE CARICATURE ?

C’est un dessin polémique qui use de trouvailles graphiques et de formules décalées pour déformer, parodier, railler, ridiculiser, critiquer, dénoncer.

Il s’inscrit dans une longue tradition qui remonte à l’Antiquité et utilise la déformation, l’exagération physique ou la simplification outrancière pour mettre en relief des mœurs et des comportements à travers des situation réelles ou imaginaires.

Le dessin satirique est un art de la subversion et de la transgression, une jubilation de l’excès qui cherche avant tout à provoquer une réaction émotionnelle, à déranger et bousculer le lecteur. Il ne cherche pas toujours à faire rire, mais pousse à réagir, incite à réfléchir et à éveiller l’esprit critique.

Le dessin satirique amuse autant qu’il agace car c’est toujours un raccourci, une interpellation du lecteur qui n’a pas la prétention d’être une démonstration et qui ne s’appréhende jamais au 1er degré. Il propulse immédiatement à la conclusion qu’un texte n’atteindra qu’au bout de quatre pages. C’est cette brutalité consentie, cette rudesse amicale que cherche le lecteur.

Mais « ce jeu entre le lecteur et le dessinateur semble de plus en plus compromis, écrit Riss*, le lecteur ne veut plus jouer. Le lecteur n’aime plus être malmené. Alors le lecteur accuse les dessins satiriques qui le gênent, de stigmatiser, de manquer de respect, d’aller trop loin, de dégrader, de salir. Le dessin satirique devient peu à peu une langue morte que seuls les initiés maîtriseront, les jeunes générations maitriseront de moins en moins les codes, ils n’en auront pas la grammaire, le vocabulaire. »

Donner les clés de lecture pour comprendre une caricature et apprendre à décrypter les intentions du dessinateur, voilà tout l’enjeu pédagogique de Dessinez Créez Liberté.

QUAND LUZ EXPLIQUE LE DESSIN DE PRESSE

Dessin : mode d'emploi
Luz, Charlie Hebdo, 23 septembre 2015.

POUR ALLER PLUS LOIN

« Les dessinateurs de presse sont des animaux sauvages pas toujours faciles à dompter, qui parfois effarouchent les rédactions bien sages et les directeurs de la publication pétochards. C’est pourtant l’essence même de la liberté que de la laisser s’exprimer et d’accepter d’être surpris, choqué, outragé par son audace et sa créativité. » Riss

À l’heure où le New York Times ne veut plus d’emmerdements et fait le choix radical de supprimer le dessin satirique de ses éditions, Charlie Hebdo ré-affirme avec ce hors-série exceptionnel l’importance de la caricature.