Atelier Dessinez #2, avec Gros et Soulcié

Le bruit des pas de Gros et Soulcié sur le sol d’une salle de répétition a pastiché les trois coups qui habituellement annoncent le début d’une représentation au théâtre. Samedi dernier, cependant, ça n’était pas une pièce qui était jouée, mais le deuxième atelier du projet Atelier Dessinez de Dessinez Créez Liberté ! 

Gros et Soulcié

Réuni encore une fois dans le 13e arrondissement de Paris, le groupe de jeunes dessinateurs amateurs s’est retrouvé pour une deuxième session de formation au dessin de presse. Cette fois-ci, Gros (dessinateur pour Marianne, Causette, L’Humanité…) et Soulcié (dessinateur pour Marianne, Télérama, L’Équipe…) ont encadré l’atelier. Ils sont venus avec leurs dessins et les ont projetés pour présenter et expliquer leur méthode de travail. « Il ne faut pas dessiner pour les lecteurs » dit l’un, « il faut dessiner pour soi et pour le journal ou la rédaction qui te publie ». Les deux dessinateurs se sont arrêtés sur les dessins qui leur ont valu des vagues de commentaires hargneux et virulents sur les réseaux sociaux. Ils ont insisté sur la démarche initiale qui est celle de dessiner pour soi, parce que s’il fallait contenter tous les lecteurs à chaque dessin, nous nous retrouverions avec des carrés blancs dans les colonnes de nos journaux…

Tous les participants avaient dès le départ sorti les croquis préparés et leur matériel, prêts à dessiner. Soulcié lance : « un dessinateur de presse c’est 1/3 artiste, 1/3 journaliste, 1/3 humoriste et 1/3 crevard » complétant ainsi la définition de la profession donnée par un collègue. Le 1/3 de journaliste, c’est celui qui sert à trouver la bonne idée de dessin pour faire de son dessin un véritable commentaire sur l’actualité. Les deux professionnels ont alors évoqué leur méthode de recherche d’idées mais aussi l’exercice particulier qui est celui de dessiner pour 28 Minutes en direct à la télévision. 

Pendant plus de deux heures, dessinateurs et dessinatrices ont gratté leur papier blanc et parfois l’écran de leur tablette. De petites discussions et des marrades sont venues rompre un calme studieux. Gros et Soulcié ont pris le temps d’échanger avec chacun, suggérant des modifications et des améliorations aux dessins en cours. D’après Soulcié, il faut toujours « faire et finir les dessins qui semblent mauvais », afin de les sortir du processus de création et d’avoir ensuite l’esprit libre et disponible pour les bons. Une participante, en panne d’idées et sûrement intimidée, a croqué l’atelier. 

© Le Meur

À la fin, comme pour le premier atelier, les dessins ont été accrochés au mur afin que tout le monde puisse les découvrir, les regarder et en faire la critique. Gros s’est arrêté sur chacun d’eux pour formuler des remarques sur la composition, le lettrage et l’idée. 

Gros – Phase de Crit’

Grâce à ces retours, les dessinateurs ont pu finaliser leurs dessins et les proposer au média dessiné Marge

Ce projet est soutenu par la BnF, le Théâtre13, le Trophée Presse Citron {BnF, la Mairie du 13e et tous les professionnels qui ont répondu à l’appel.